Risques psychosociaux – Idées reçues 7

Gestion des conflits au travail, soutien psychologique, l'expertise ELEAS

IDEES RECUES 7: LE SUICIDE ET LA TENTATIVE DE SUICIDE

La plupart du temps, l’auteur n’envoie aucun signe annonciateur de son geste.

  • Faux :

Très souvent, les personnes évoquent auprès de leur entourage, personnel, mais aussi professionnel,
leur désir d’arrêter quelque chose (leur souffrance, une situation…). Cette intention est généralement exprimée de manière suffisamment confuse et/ou équivoque pour ne pas être relevée.

Ce n’est qu’après coup que certains propos ou attitudes peuvent être décryptés comme annonciateurs du geste suicidaire. D’où l’importance de relever et de chercher à clarifier tous propos équivoques pour comprendre ce qu’une personne a réellement voulu dire (ex. : « il faut que cela se termine ») et éventuellement alerter.

Aucune allusion suicidaire ne doit en aucune manière être banalisée, et ce, indépendamment du risque vital.

Certains actes suicidaires (ex. : absorption de médicaments) sont surtout des appels à l’aide.

  • Faux :

Un geste suicidaire est souvent lié au désir d’arrêter de souffrir. Aucune allusion suicidaire ne doit en
aucune manière être banalisée, et ce, indépendamment du risque vital, d’autant que la récidive est fréquente : 22% des hommes et 35% des femmes font état d’au moins deux tentatives et 12% des hommes et 14% des femmes de trois tentatives.

Quels qu’en soient les motifs et le lieu où il se commet, un geste suicidaire d’un de ses salariés doit
être « reconnu » par l’entreprise comme un événement grave qui affecte le collectif de travail et traité en tant que tel avec des réponses adéquates, proportionnées et respectueuses de l’intimité des personnes.

Un suicide peut être uniquement lié au contexte professionnel.

  • Faux et Vrai :

Presque tous les gestes suicidaires ont des causes multiples. Les facteurs les plus souvent mentionnés concernent l’isolement (divorce, veuvage…), les phénomènes dépressifs et le chômage.
Pour autant, le travail et certaines formes d’organisation et de management génèrent des risques (stress, malêtre, violences…) impactant les individus et susceptibles de conduire certaines personnes particulièrement exposées ou vulnérables au suicide.

Un suicide, ou une tentative de suicide, réalisé sur le lieu du travail est nécessairement en lien avec le travail.

  • Vrai et Faux :

On retrouve souvent dans certains suicides sur site professionnel une dimension relationnelle, voire
conflictuelle, en lien avec le travail. Toutefois, tous les gestes suicidaires sur le lieu du travail ne se font pas nécessairement contre le contexte de travail.

Il arrive que certaines personnes se suicident sur leur lieu de travail parce qu’il s’agit pour elles d’un endroit investi très positivement sur un plan relationnel. D’autres le font pour des raisons de facilité de mise en oeuvre du geste suicidaire (étage élevé, arme de service…).

L’idée suicidaire peut surgir du jour au lendemain.

  • Vrai et Faux:

L’idée suicidaire (dans certains cas assez rares) peut survenir sous la forme d’une  impulsion, mais dans la grande majorité des cas, l’idée suicidaire prend forme petit à petit dans  l’esprit des personnes (de quelques jours à parfois plusieurs mois). D’où l’importance d’établir  une culture de la vigilance à l’intérieur de l’entreprise, et d’être attentif aux personnes les plus fragiles ou les plus exposées.

Il vaut mieux ne pas relever les allusions suicidaires qu’une personne peut faire.

  • Faux :

Il est important de ne pas laisser tenir ce type de propos comme s’il était banal. Toutefois, il est possible de ne pas se sentir légitime à interroger un individu sur une allusion  suicidaire ; on peut alors nommer son inquiétude et alerter un tiers (a minima le médecin du travail).

Certains secteurs d’activité sont plus concernés par les suicides.

  • Vrai :

Au vu des données existantes, le secteur de la santé et de l’action sociale accuse le taux de mortalité
par suicide le plus élevé (34,3 /100 000). Vient ensuite le secteur de l’administration publique (hors fonction publique de l’État) avec 29,8 / 100 000 suicides. Suivent les secteurs de la construction (27,3 /100 000) et de l’immobilier (26,7 /100 000). Certaines professions seraient plus sujettes au suicide : gardiens de prison, enseignants, policiers. De plus, le taux de mortalité par suicide serait trois fois plus élevé chez les ouvriers et les employés que chez les cadres (source : Institut de veille sanitaire – avril 2010).
En septembre 2013, l’Observatoire du suicide a été mis en place sous la responsabilité de la direction de la Recherche, des Études (DRESS), et rattaché au ministère des Affaires sociales et de la Santé.

La place de la hiérarchie ainsi que les acteurs internes en cas d ’ événement traumatique sont essentiels pour restaurer le contexte professionnel comme un environnement qui procure distance et réassurance.

Un suicide survenu en dehors du temps de travail et en dehors du lieu de travail ne peut pas être reconnu comme un accident du travail.

  • Faux :

Si l’acte n’intervient pas pendant le temps et sur le lieu de travail, il ne bénéficie plus  de la présomption d’imputabilité au travail. Il appartient alors aux ayants droit de la victime qui souhaitent que l’événement soit reconnu comme accident du travail de prouver le lien direct existant avec le travail. Ainsi, la qualification d’accident du travail pourra être retenue même si le salarié ne se trouvait plus sous la subordination de son employeur dès lors qu’il est établi que l’accident est survenu par le fait du travail.

  • Post category:Décryptage