Enquêtes Eléas: Les incivilités au travail, le vécu des français -1-

Quelques définitions de l’incivilité

  • D’après le Larousse…

Manque de civilité, de politesse: faire preuve d’incivilité

Attitude, propos qui manque de courtoisie, de politesse: commettre une incivilité.

  • D’après le sociologue Sébastien Roché, directeur de recherche au CNRS…

Ensemble de nuisances sociales extraordinairement variées qui ne blessent pas physiquement les personnes, mais bousculent les règles élémentaires de la vie sociale qui permettent la confiance.

Les études d’Eléas

Les incivilités portent une atteinte diffuse mais grave à la qualité de la vie en entreprise. Rares ont été les études – prenant en compte le vécu des personnes – qui ont permis jusque-là de comprendre le phénomène et ses implications.

Dans ce cadre, le cabinet Éléas a souhaité développer deux enquêtes, en 2014 et 2015, auprès de la population des salariés français pour définir puis mesurer les incivilités vécues ou subies, avant d’analyser les perceptions sur le sujet.

Prenant la parole sur ce thème, Éléas entend nourrir le débat sur ce phénomène qui doit désormais être pris en compte par les entreprises.

Pourquoi s’intéresser aux incivilités au travail ?

  • Introduction par Xavier Alas Luquetas – Président fondateur d’Eléas

Contrairement à d’autres formes de violences au travail, les incivilités ne sont pas  spectaculaires, mais elles constituent – par leur répétition – une pression insidieuse pour les salariés. Le stress chronique et/ou le mal-être qu’elles occasionnent ont un impact significatif sur la santé physique et psychique des personnes comme sur leur implication dans le travail.

Les évaluations et diagnostics de risques psychosociaux autant que les actions portantsur la qualité de la vie au travail, réalisés par Éléas depuis plusieurs années, témoignent de l’essor de l’incivilité au travail qui touche désormais un nombre important de salariés et d’entreprises dans des secteurs d’activité extrêmement variés.

En outre, ces mêmes études et diagnostics mettent en évidence la manière dont ce phénomène,
complexe et trop rarement exprimé déstructure le fonctionnement des organisations, sapant ce qui
constitue leurs   principaux « actifs incorporels » : la motivation et l’engagement des salariés à l’égard de leur travail et de leur entreprise.
Dans un contexte général où, depuis plus de 10 ans, la prise en compte des risques psychosociaux
s’est renforcée sous l’effet conjugué d’une prise de conscience sociétale et des risques image,
juridique et organisationnel (en termes de productivité et de qualité) pesant sur toutes organisations, il nous paraissait important de valider de manière rigoureuse ces constats issus de notre expérience.

Les deux études, réalisées en 2014 et 2015 auprès des salariés français fournissent également l’occasion d’alimenter certaines questions, pistes de réflexion et de solutions : comment les Français définissent-ils l’incivilité ? Qui sont les publics les plus exposés ? Comment aborder les incivilités « internes » qui constituent généralement un « tabou » ? Quel est l’impact des nouvelles formes d’organisation et des usages numériques comme les smartphones ? Enfin, quelles solutions concrètes envisager pour prévenir ce phénomène ?

Par-delà les réponses apportées par ces études – elles pourront en conforter certains ou en étonner
d’autres – la question des incivilités au travail reste sous-tendue par des enjeux de société qui dépassent le cadre de l’entreprise. Elle interroge notre rapport aux règles, la fonction du collectif comme élément régulateur des relations humaines. Elle pose également la question du vivre ensemble et de ses modalités dans un monde où l’on est de plus en plus absorbé par soi-même et le virtuel, où chacun se méfie davantage de son voisin que de celui qui est loin, et avec qui la relation est de fait plus complexe.

L’incivilité est une nuisance sociale qui bouscule les règles élémentaires de la vie en société.

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