Les incivilités au travail : de quoi s’agit-il ?

Les incivilités et le monde du travail de quoi s’agit-il ? Le cabinet Eléas revient sur la question des incivilités dans le monde professionnel. Selon deux études OPINONWAY pour Eléas réalisées en 2014 et 2015, plus de quatre salariés sur dix se disent concernés par ces incivilités. Elles affectent les personnes et ont un impact sur les organisations : détérioration du climat relationnel, démotivation, désengagement des salariés et donc perte de productivité. Retour sur quelques résultats.

L’incivilité est une nuisance sociale qui bouscule les règles élémentaires de la vie en société et les français le ressentent de plus en plus dans leur univers professionnel au point qu’on parle aujourd’hui de phénomène de société.

La perception des incivilités au travail est, pour 71% des salariés français liée aux évolutions des mentalités et des codes sociaux. Dégradation du lien social, distance psycho affective, organisation du travail et usage inapproprié et irraisonné du numérique sont au premier rang des incivilités cause de souffrance au travail.

Ainsi les nouvelles technologies censées développer les pratiques collaboratives et rapprocher les salariés entre eux sont nettement pointées du doigt. Les salariés sont particulièrement critiques avec l’utilisation intempestive du téléphone portable ou des messageries électroniques dans l’univers professionnel. Pour un salarié sur deux il est insupportable qu’on réponde au téléphone en réunion interne et pour 76% il est insupportable qu’on réponde à des sms devant eux en rendez-vous individuel.

Il est manifeste que ces technologies dites nouvelles impulsent une évolution des usages de la cordialité dans le monde professionnel. Ainsi la dimension «Atawad» (pour « Any time, anywhere, any device ») provoque une compression du temps qui induit un sentiment d’urgence permanent générant à son tour un stress difficile à vivre. Le flux continu d’informations contribue à créer un effet de saturation et met la personne en limite de capacité relationnelle, et donc de potentielle incivilité, car elle ne dispose plus des ressources mentales pour gérer l’interaction sociale.

L’ensemble de ces constats amène évidemment à la nécessité pour les entreprises de repenser la relation professionnelle ainsi que le management qui peuvent être impactés par ces nouveaux codes de savoir vivre et de savoir être.