Pourquoi s’intéresser aux incivilités au travail ? par Xavier Alas Luquetas

Pourquoi s’intéresser aux incivilités au travail, par Xavier Alas Luquetas, dirigeant fondateur d’Eléas

Contrairement à d’autres formes de violences au travail, les incivilités ne sont pas spectaculaires, mais elles constituent – par leur répétition – une pression insidieuse pour les salariés. Le stress chronique et/ou le mal-être qu’elles occasionnent ont un impact significatif sur la santé physique et psychique des personnes comme sur leur implication dans le travail.

Les évaluations et diagnostics de risques psychosociaux autant que les actions portant sur la qualité de la vie au travail, réalisés par Eléas depuis plusieurs années, témoignent de l’essor de l’incivilité au travail qui touche désormais un nombre important de salariés et d’entreprises dans des secteurs d’activité extrêmement variés.

En outre, ces mêmes études et diagnostics mettent en évidence, comment ce phénomène complexe et trop rarement exprimé, désorganise le fonctionnement des organisations, sapant ce qui constitue leurs principaux « actifs incorporels » : la motivation et l’engagement des salariés à l’égard de leur travail et de leur entreprise.

Dans un contexte général où, depuis plus de 10 ans, la prise en compte des risques psychosociaux s’est renforcée sous l’effet conjugué d’une prise de conscience sociétale et des risques image, juridique et organisationnel (en terme de productivité et de qualité) pesant sur toutes organisations, il nous paraissait important de valider de manière rigoureuse ces constats issus de notre expérience.

La présente étude fournit également l’occasion d’alimenter certaines questions, pistes de réflexion et de solutions : comment les français définissent-ils l’incivilité ? Comment leur en parler? Comment aborder les incivilités « internes » qui sont généralement tues ? Comment les différentes catégories de victimes en sont-elles atteintes ? Enfin quelles solutions concrètes envisager pour prévenir ce phénomène ?

Par-delà les réponses apportées par cette étude – elles pourront en conforter certains ou en étonner d’autres –  la question des incivilités au travail reste sous-tendu par des enjeux sociétaux qui dépassent le cadre de l’entreprise. Elle interroge notre rapport aux règles, la fonction du collectif comme élément régulateur des relations humaines. Elle pose également la question du vivre ensemble et de ses modalités dans un monde on l’on est de plus en plus absorbé par soi-même et le virtuel, où chacun se méfie d’avantage de son voisin que de celui qui est loin et avec qui la relation est de fait plus complexe.

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