Découvrez les 3 « B » (burn-out, brown-out et bore-out)

Les 3 B : burn-out, brown-out, bore-out

L’évolution de nos environnements, de nos conditions et de l’organisation de notre travail est souvent corrélée à une croissance des facteurs de risques psychosociaux susceptibles d’impacter la santé mentale et physique des individus.

Depuis plusieurs années, nous observons une recrudescence des troubles psychologiques professionnels. Synonyme de perte d’épanouissement au travail, d’épuisement professionnel, de perte de sens au travail, quels sont les causes et les conséquences sur la santé des salariés ?

La crise sanitaire a eu de forts impacts sur notre santé mentale. Effectivement, « près d’un salarié sur dix évalue négativement sa santé mentale aujourd’hui. Et 41 % des personnes interrogées estiment que la crise sanitaire a eu un effet plutôt négatif sur leur santé mentale » – source étude My Happy Job septembre 2021.

Que sont les 3 « B » ?

Le burn-out, le bore-out et le brown-out sont des troubles psychologiques professionnels. Ces syndromes professionnels peuvent toucher l’ensemble des salariés, quelles que soient leurs qualifications, responsabilités, missions et postes. S’ils ne sont pas décelés et soignés suffisamment tôt, ces trois maladies psychologiques peuvent conduire à des conséquences sur la santé qui peuvent être importantes.

Malgré certaines similitudes, leurs origines et impacts sur la santé de vos salariées diffèrent.

Burn-out, bore-out et brown-out : quelles différences ?

CritèreBurn-outBore-outBrown-out
Cause principaleSurmenage, surchargeEnnui, sous-chargePerte de sens
RessentiÉpuisement, anxiétéFrustration, lassitudeDémotivation, vide existentiel
Risques associésDépression, arrêt de travailDévalorisation, isolementCrise de vocation, désengagement
Solutions possiblesAllègement, reconnaissanceValorisation, redéfinitionDialogue, réorientation

Le burn-out, ou épuisement professionnel par une surcharge de travail

Qu’est-ce que le burn-out ?

Le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel, est une réponse au stress chronique vécu dans le cadre du travail. Il survient lorsque les exigences professionnelles dépassent durablement les ressources de la personne pour y faire face. Le burn-out ne résulte pas d’un moment de tension ponctuel, mais d’une exposition prolongée à une charge émotionnelle, mentale ou physique excessive.

Souvent décrit comme un “effondrement”, il se manifeste après une phase d’engagement intense, où la personne a longtemps puisé dans ses réserves sans réelle récupération. Les métiers à forte implication émotionnelle, les environnements à haute pression ou les contextes de désorganisation sont particulièrement propices à son apparition.

Burn-out et stress

À court terme, le stress peut être vecteur de performance. Dans notre vie professionnelle, il est courant de connaître des états de stress passagers pouvant avoir plusieurs origines : période de fatigue, période de forte intensité émotionnelle. Cependant, à long terme, le stress peut conduire au burn-out.

Selon l’OMS, les effets du stress chronique sur la santé mentale des travailleurs est surtout observable dans les pays industrialisés. Cela serait le résultat de nombreuses transformations de nos organisations au cours de ces dernières années (mise en concurrence, internationalisation, développement technologique, etc.).

Quels sont les signes, les causes et les conséquences sur la santé ?

Les signes et causes sur la santé des salariés

Il existe plusieurs signes de burn-out notamment :

  • Fatigue, épuisement,
  • Perte de motivation et d’enthousiasme au travail,
  • Manque d’implication dans la vie de l’entreprise,
  • Diminution des performances.

Les causes sont, elles aussi, nombreuses, entre autres :

  • Surcharge de travail,
  • Manque d’autonomie,
  • Mauvaise définition du périmètre des responsabilités des missions, etc.

Quelles conséquences sur la santé physique et psychologique de vos collaborateurs ?

Le burn-out a également de diverses conséquences sur la santé physique et mentale de vos collaborateurs :

  • Angoisse et appréhensions,
  • Douleurs physiques : mal de dos, mal de tête,
  • Perte d’appétit,
  • Trouble du sommeil,
  • Addiction(s) (écrans, alcool, substance …),
  • Isolement, etc.

Comment agir contre le burn-out ?

La première étape consiste à reconnaître les signaux d’alerte : fatigue persistante, perte de motivation, irritabilité inhabituelle, etc. Il est essentiel de ne pas minimiser ces manifestations.

Voici quelques leviers d’action :

  • Faire un point médical : consulter un médecin ou un psychologue du travail pour poser un diagnostic.

  • Se mettre en pause : prendre du recul en s’accordant un arrêt de travail si nécessaire.

  • Être accompagné : entamer un suivi psychologique ou un accompagnement professionnel (coaching, thérapie).

  • Réaménager son activité : repenser ses missions, sa charge de travail et ses priorités à la reprise.

Comment soutenir un collègue en burn-out ?

Le burn-out peut être invisible, car il survient souvent chez des personnes investies, perfectionnistes, qui masquent leurs difficultés. Pour aider un collègue en souffrance :

  • Créer un espace d’écoute : proposer un moment d’échange, sans jugement ni précipitation.

  • Éviter les injonctions : ne pas dire “tu devrais te reposer” ou “ça va passer”, mais plutôt “je suis là si tu veux parler”.

  • Encourager à consulter : orienter vers un professionnel de santé ou un service de soutien interne.

  • Respecter le rythme de l’autre : ne pas forcer le dialogue si la personne n’est pas prête à parler.

Comment prévenir le burn-out en entreprise ?

La prévention du burn-out est un enjeu de qualité de vie au travail (QVCT) et de performance durable. Elle repose sur plusieurs leviers collectifs :

  • Évaluer et ajuster la charge de travail : veiller à une répartition réaliste et équitable des missions.

  • Former les managers : les sensibiliser à la détection des signaux faibles et à la posture d’écoute.

  • Favoriser la reconnaissance : valoriser les efforts, les réussites et les progrès des collaborateurs.

  • Mettre en place des dispositifs de soutien : ligne d’écoute psychologique, espace de parole, médiation en cas de tensions.

  • Encourager l’équilibre vie pro / vie perso : droit à la déconnexion, respect des temps de repos, flexibilité.

Bore-out ou épuisement professionnel par la sous-exploitation des compétences d’un salarié

Qu’est-ce que le bore-out ?

Le bore-out est considéré comme un trouble d’origine professionnelle qui se caractérise par l’ennui, le désintérêt et la démotivation d’un salarié concernant ses tâches et activités professionnelles.

Souvent lié à un manque d’épanouissement professionnel et une sous exploitation des compétences d’un salarié, ce trouble psychologique professionnel a des risques pour la santé physique et mentale du salarié.

Aujourd’hui, le bore-out n’est pas encore reconnu comme maladie professionnelle et, ce même, si la réglementation oblige l’entreprise à être garante de la santé mentale et physique de ses collaborateurs. (Article L4121- 1 à 5 du code du travail).

Quels sont les effets du bore-out sur la santé et le bien-être au travail ?

Les conséquences du bore-out sont parfois sous-estimées, mais elles sont réelles et peuvent affecter durablement la santé :

  • Psychologiques : perte d’estime de soi, sentiment de vide, tristesse, anxiété, dévalorisation.

  • Comportementaux : procrastination, absentéisme, désengagement silencieux (quiet quitting).

  • Physiques : troubles du sommeil, fatigue chronique, tension nerveuse liée à l’inaction forcée.

Cette forme de mal-être peut aussi entraîner une forme de souffrance existentielle : « Pourquoi suis-je ici ? À quoi ça sert ? Est-ce que je compte ? »

Comment réagir face à une situation de bore-out ?

Le premier réflexe à avoir est de reconnaître que l’ennui est un mal-être professionnel, et non un simple état passager. Ensuite :

  • Faire le point sur ses missions : sont-elles en adéquation avec vos compétences et aspirations ?

  • Exprimer ses besoins : dialoguer avec son manager ou les RH pour demander plus de responsabilités ou un changement de poste.

  • S’engager dans de nouveaux projets : participer à des initiatives internes ou se former pour développer de nouvelles compétences.

  • Envisager une évolution professionnelle : un bilan de compétences peut aider à clarifier les options.

Comment aider un collègue en situation de bore-out ?

Le bore-out se manifeste souvent par un désintérêt progressif, une lassitude visible ou un cynisme inhabituel. Pour apporter un soutien adapté :

  • Favoriser le dialogue : créer un cadre bienveillant où le collègue peut parler de ce qu’il ressent.

  • L’encourager à formuler ses besoins : l’aider à exprimer ce qu’il aimerait changer dans ses missions.

  • Partager des expériences : proposer de collaborer sur des projets ou initiatives internes.

  • L’orienter vers les ressources disponibles : RH, coaching, dispositifs internes de soutien.

Comment prévenir le bore-out en entreprise ?

Prévenir le bore-out, c’est offrir à chacun un cadre de travail stimulant, utile et reconnu :

  • Adapter les missions aux profils : confier des tâches qui mobilisent réellement les compétences des collaborateurs.

  • Valoriser les contributions : reconnaître l’utilité du travail effectué, même s’il est discret ou répétitif.

  • Proposer des perspectives d’évolution : formations, projets transverses, mobilité interne.

  • Maintenir un dialogue régulier : instaurer des points d’échange individuels pour évaluer la satisfaction au travail.

  • Encourager l’autonomie : responsabiliser les salariés, leur laisser de la marge de manœuvre.

Brown-out ou épuisement professionnel par la sous-charge de travail

Qu’est-ce que le brown-out ?

Le brown-out est une forme d’épuisement professionnel liée à une perte de sens dans le travail. Contrairement au burn-out (surcharge) ou au bore-out (ennui), le brown-out touche des personnes actives, parfois très engagées, qui ne comprennent plus la finalité ou l’utilité de leurs missions.

Cette perte de sens peut être causée par des tâches perçues comme absurdes, contraires aux valeurs personnelles ou déconnectées des objectifs de l’organisation. Ce décalage entraîne un désengagement progressif et profond.

Quels sont les effets du brown-out sur le salarié ?

Le brown-out provoque une forme de démobilisation silencieuse, mais aux conséquences bien réelles :

  • Psychiques : perte de motivation, troubles de l’humeur, perte de confiance, sensation d’absurdité.

  • Professionnels : repli sur soi, désengagement, perte d’initiative, baisse de performance.

  • Existentielles : remise en question profonde du parcours, quête de sens, envie de reconversion.

Le brown-out est insidieux : la personne continue souvent à « fonctionner », mais avec une fatigue morale grandissante, une forme de résignation ou de vide intérieur.

Comment réagir face à un brown-out ?

La première étape est de reconnaître que ce mal-être n’est ni une faiblesse, ni une paresse, mais un signal d’alerte. Pour agir :

  • Prendre du recul : se poser les bonnes questions sur ses motivations, ses valeurs, ses attentes.

  • Parler avec un professionnel : coach, psychologue du travail, mentor… pour analyser la situation.

  • Donner du sens à ses missions : chercher ce qui peut reconnecter son travail à des enjeux concrets.

  • Explorer de nouvelles pistes : élargir son horizon professionnel, envisager des ajustements ou transitions.

Comment soutenir un collègue en brown-out ?

Les signaux du brown-out sont souvent discrets : retrait, ironie, perte d’enthousiasme. Pour aider :

  • Créer un climat de confiance : offrir un espace d’expression libre, sans jugement.

  • L’écouter sans chercher à “réparer” : simplement accueillir la parole, sans minimiser.

  • L’aider à retrouver du sens : en parlant des impacts concrets de son travail ou en explorant des pistes d’évolution.

  • Le rediriger vers un accompagnement externe : certaines démarches nécessitent un soutien spécialisé.

Comment prévenir le brown-out en entreprise ?

Prévenir le brown-out, c’est ancrer le sens du travail dans le quotidien, en cohérence avec les valeurs de chacun :

  • Donner du sens aux objectifs : expliquer les finalités des missions confiées.

  • Impliquer les salariés : les faire participer aux décisions, aux projets, aux choix collectifs.

  • Favoriser la clarté et la cohérence : entre discours, décisions managériales et pratiques de terrain.

  • Encourager l’initiative : laisser de la place à la créativité et à l’autonomie.

  • Faire vivre les valeurs de l’entreprise : pas seulement les afficher, mais les incarner dans le management et l’organisation.

Découvrez les trois niveaux de prévention de la santé mentale

Prévention primaire

  • Enquêtes harcèlement moral et sexuel
  • Évaluation et amélioration du climat social
  • Diagnostic QVCT et RPS
  • Études d’impact en contexte de réorganisation
  • Analyse de situations dégradées et plans d’actions associés
  • Médiation

Prévention secondaire

  • Formation des managers aux enjeux QVCT et RPS
  • Formation aux nouvelles techniques de management
  • Formation des référents harcèlement
  • Formation en réglementation santé et sécurité
  • Coaching

Prévention tertiaire

  • Soutien psychologique des salariés en situations de crise
  • Permanences psychologiques sur site
  • Gestion de crises en cas d’événements graves